En 1860, le gouvernement du Président Fabre Nicolas Geffrard a signé un accord avec le Saint Siège. Dans ses clauses, il prévoyait de renforcer l’éducation de la jeunesse haïtienne à travers des écoles presbytériennes et communautaires pour le développement du pays. À travers ledit concordat, l’Etat haïtien s’engage à donner les domaines et des subventions et le saint siège s’occupe des aspects techniques et académiques.
Voilà qu’aujourd’hui, l’Etat haïtien continue d’accorder les mêmes avantages aux écoles congréganistes, qui, pourtant fonctionnent en dehors des normes du MENFP. Elles sont devenues trop chères et surtout trop discriminatoires. Parce que, ces écoles ne sont plus disponibles pour les enfants des masses populaires défavorisées et opprimées par-dessus le marché.
En ce sens, un gouvernement sérieux doit pouvoir questionner l’utilisation des articles du concordat sur l’éducation pour la décision à prendre concernant le fonctionnement des écoles congréganistes. Actuellement elles ne sont plus des institutions à caractère sociales. Ces entreprises scolaires sont de préférence des cavernes d’Ali Baba dissimulées à l’enseigne d’écoles congréganistes.
Sans commune mesure, ces bandits dissimulés sous des accoutrements prêtres, de frères et de religieuses sont volontairement infectés par le virus de l’avarice sordide. Au vue et au sue de toutes et de tous, ils pillent les familles haïtiennes rien qu’avec les frais scolaires. En dépit des subventions de l’Etat haïtien au détriment des écoles publiques, ces sacripants en soutanes ou à voile s’enrichissent aux dépends des parents d’élèves.
En 2017, le Gouvernement de Jocelerme Privert a eu le courage de faire publier la Loi Bastien sur les Frais Scolaires. L’un des articles a prévu que les frais scolaires doivent être augmentés tous les trois ans. En outre, ils ne doivent excéder 10%. Nous mettons en défi quiconque peut confirmer qu’un responsable de boutique scolaire a une fois respecté un seul article de la Loi Bastien.
Les cas d’enlèvement et les frais scolaires faramineux représentent deux formes de banditisme. Les deux ruinent les parents déjà appauvris par la cherté du ménage. La première catégorie de bandits est pourchassée, mise aux arrêts, humiliée, jugée et condamnée. D’un autre côté, les bandits à costume, en soutane ou à voile sont honorés. Pourtant dans les faits, ils ne sont que blancs et bonnets blancs. De méchants bandits purement et simplement.

Ulysse Jean Chenet